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Surnommée la Venise du Comtat, L'Isle-sur-la-Sorgue est une petite ville fort agréable ! Les promenades, le long de la Sorgue, sont reposantes et tellement romantiques. Les belles boutiques d'antiquaire bordant les canaux ainsi que les jolies roues à aubes de la rivière donnent un charme particulier à la ville.
A Pâques, la foire à la brocante réunit de nombreux exposants.
A mi-distance de Cavaillon et de Carpentras, entre Avignon et Apt, L'Isle-sur-la-Sorgue jouit d'une position géographique privilégiée.
Insula, devenu officiellement L'Isle sur la Sorgue le 18 août 1890, doit sa naissance et son expansion à l'eau de la Sorgue. Déjà au XIIe siècle, les habitants de L'Isle, se servent de la Sorgue pour se défendre, la rivière sert de fossé aux remparts qui entourent la ville jusqu'en 1795.
Ces mêmes habitants se servent aussi de la Sorgue pour subsister, puisqu'ils constituent une même colonie de pêcheurs qui jouissent de privilèges importants, octroyés en 1237 par Raymond VII, compte de Toulouse qui leur accorda de nombreux privilèges en particulier celui du droit de pêche dans la Sorgue, depuis sa source jusqu'au Rhône.
Au XVIe siècle, la communauté de L'Isle sur la Sorgue fonda la Confrérie des Pêcheurs pour défendre ses pêcheurs malades. Elle avait son siège à Notre Dame de Sorguette.
Très vite la Sorgue est maîtrisée, canalisée, et sert à installer des ateliers artisanaux et à faire tourner les moulins à huile, à blé, à soie, à papier, des fabriques d'étoffe de laine, de tapis, des teintureries.
Cette industrie dynamique engendre une activité commerciale très développée avec deux foires annuelles et deux marchés hebdomadaire. Le marché du jeudi est crée le 9 novembre 1596.
L'Isle-sur-la-Sorgue fut longtemps la ville la plus importante du Comtat Venaissin, son rattachement à la France date du 1791.
Déjà au XIIe siècle la pêche occupe une place de choix et au XIXe siècle une centaine de familles l'Isloises en vivent encore (on pêchait journellement 15 000 écrevisses).
L'épidémie de 1884 qui fit disparaître toutes les écrevisses fut une véritable calamité pour la ville.
Insula, devenu officiellement L'Isle sur la Sorgue le 18 août 1890, doit sa naissance et son expansion à l'eau de la Sorgue. Déjà au XIIe siècle, les habitants de L'Isle, se servent de la Sorgue pour se défendre, la rivière sert de fossé aux remparts qui entourent la ville jusqu'en 1795.
Ces mêmes habitants se servent aussi de la Sorgue pour subsister, puisqu'ils constituent une même colonie de pêcheurs qui jouissent de privilèges importants, octroyés en 1237 par Raymond VII, compte de Toulouse qui leur accorda de nombreux privilèges en particulier celui du droit de pêche dans la Sorgue, depuis sa source jusqu'au Rhône.
Au XVIe siècle, la communauté de L'Isle sur la Sorgue fonda la Confrérie des Pêcheurs pour défendre ses pêcheurs malades. Elle avait son siège à Notre Dame de Sorguette.
Très vite la Sorgue est maîtrisée, canalisée, et sert à installer des ateliers artisanaux et à faire tourner les moulins à huile, à blé, à soie, à papier, des fabriques d'étoffe de laine, de tapis, des teintureries.
Cette industrie dynamique engendre une activité commerciale très développée avec deux foires annuelles et deux marchés hebdomadaire. Le marché du jeudi est crée le 9 novembre 1596.
L'Isle-sur-la-Sorgue fut longtemps la ville la plus importante du Comtat Venaissin, son rattachement à la France date du 1791.
Déjà au XIIe siècle la pêche occupe une place de choix et au XIXe siècle une centaine de familles l'Isloises en vivent encore (on pêchait journellement 15 000 écrevisses).
L'épidémie de 1884 qui fit disparaître toutes les écrevisses fut une véritable calamité pour la ville.
La chapelle des Pénitents blancs :
Les pénitents sont généralement des laïcs décidés à se consacrer publiquement au culte catholique, à travers la prière et la charité notamment. Ils portent une tenue d'une couleur spécifique à laquelle ils doivent leur nom. Regroupés en confrérie, ils sont placés sous l'autorité de l'évêque. Il existait à L'Isle-sur-la-Sorgue quatre confréries de pénitents : les blancs, les bleus, les noirs et les verts.
Les pénitents blancs sont présents à L'Isle depuis la première moitié du XVIe siècle. D'abord installés dans le couvent des Franciscains, situé hors les murs, ils rentrent en ville lors du transfert de ce dernier en 1562. Établis peu après dans la collégiale, ils possédaient une chapelle qui fut détruite lors de la construction du sextier. Leur nouvelle chapelle, édifiée juste à côté par l'architecte l'islois Esprit-Joseph Brun, aura une existence très brève. En effet, achevée en 1778, elle fut vendue à la Révolution.
La reconstitution de la confrérie sous la Restauration nécessita la construction d'une nouvelle chapelle, terminée avant 1820. Cette chapelle néo-classique, aujourd'hui privée, abrite encore un très beau plafond en décor de plâtre. Le programme architectural développé est empreint des traditions du XVIIIe siècle comtadin de par son plan, sa façade principale et le décor d'un grand plafond orné de gypseries et de staffs. Certains éléments du plafond et de la façade témoignent cependant d'une nouvelle ère dans la création locale.
La chapelle des Pénitents bleus :
Initialement installée au couvent des Franciscains vers 1565, la confrérie des pénitents bleus de L'Isle décide de construire une nouvelle chapelle à l'angle des rues Saint-Honoré et de l'Arquet. Édifiée entre 1761 et 1768 par l'architecte l'islois Esprit-Joseph Brun - ou par son frère Jean-Ange Brun -, elle est un témoin majeur de l'architecture religieuse de la seconde moitié du XVIIIe siècle. La chapelle fut vendue à la Révolution et la confrérie fut dissoute. Au XIXe siècle, la chapelle accueillit la congrégation des Hommes. Elle fut sécularisée dans les années 1970.
Malmenée par des réaménagements disgracieux au cours des années 1970-1980, cette chapelle possède encore une remarquable façade classique à pans inclinés et une grande partie de son plafond d'origine en gypserie. Celui-ci est représentatif des arts décoratifs religieux comtadins du milieu du XVIIIe siècle de par sa sobriété et l'utilisation ponctuelle de motifs en haut-relief réalisés en plâtre peint (gloire rehaussée d'angelots, cartouches, etc.).
La tour des consuls et les bâtiments associés :
L'îlot de la Tour d'Argent concentre toute l'histoire de la ville. Il intègre en effet dans son périmètre une juxtaposition de bâtiments représentatifs de l'architecture civile locale sur une très large période (XIIe-XIXe siècles). Plusieurs études archéologiques ont déjà révélé un exceptionnel ensemble de constructions dont l'élément majeur est constitué par une remarquable tour construite par des consuls de la ville à la fin du XIIe siècle et couverte d'une magnifique coupole romane (classée au titre des Monuments Historiques en 2012). D'autres constructions aristocratiques médiévales (tours, maisons fortes, logis, etc.) ont été identifiées sur ce site. Parmi les éléments les plus notables situés aux abords de la tour figurent un bâtiment résidentiel des XIVe et XVe siècles, un plafond décoré en plâtre daté du XVe siècle (inscrit au titre des Monuments Historiques en 2012), des corps de bâtiment d'un hôtel particulier gothique (hôtel de Brancas-Villars) et plusieurs constructions du XVIIIe siècle (hôtel d'Oiselay).
Au XVIIe siècle, une auberge, dite de "La Tour d'Argent", s'installe dans une partie de ces bâtiments. Dès la fin du XIXe siècle, cet îlot propose des espaces de loisirs chers aux habitants, tels que le Café de l'Avenir, un théâtre à l'italienne transformé après-guerre en dancing (Lido) et en cinéma (Cinévog).
La collégiale Notre-Dame-des-Anges :
En 1212, l'évêque de Cavaillon fonda à L'Isle-sur-la-Sorgue une collégiale sous le vocable de Notre-Dame-des-Anges, probablement pour contrecarrer les pouvoirs du consulat. Il ne reste aucune trace de cet édifice qui devait être l'une des premières réalisations gothiques régionales.
Dès la fin du XVe siècle, le chapitre décide de reconstruire la totalité de l'édifice. Le chantier débute par la partie orientale de l'église et adopte un style gothique méridional, en vogue dans la région comtadine depuis le XIVe siècle : chevet bas, de plan polygonal avec des contreforts rayonnants, et un puissant clocher latéral. Celui-ci est achevé vers 1538 et marque une évolution stylistique du gothique flamboyant vers le style Renaissance.
La plus grande partie de la nef est réédifiée entre 1645 et 1675 sur les plans de l'architecte avignonnais, François Royers de la Valfenière. L'architecture extérieure austère, influencée par le style jésuite, contraste avec l'ostentation de ses décors intérieurs. La large nef voûtée est bordée de chaque côté par un réseau de six chapelles latérales, surmontées par des galeries de circulation protégées par des balustrades. Ce plan est particulièrement adapté à la religiosité de cette période de Contre-Réforme catholique : une grande nef pour l'accueil des fidèles et la prédication, ainsi que des chapelles confinées pour abriter des confréries. De nombreux artistes de la région, comme Mignard, Vial, Péru ou Parrocel, ont participé à la qualité et à l'abondance de la décoration de l'édifice.
La Charité :
La Maison de la Charité avait pour vocation d'offrir un refuge aux mendiants non seulement pour les loger, les nourrir et les entretenir, mais aussi pour lutter contre les vols et pour les délivrer de leur condition en leur apprenant un métier. A la fin du XVIIe siècle, la ville confie les plans de la Charité à l'architecte avignonnais, Pierre Mignard. Il doit construire un vaste ensemble à quatre corps de bâtiment avec deux grandes cours sur l'emplacement d'une maison et d'un terrain légués par Jean de Favier, chevalier de l'ordre du pape et homme d'armes de la compagnie du comte de Suze. La réalisation de ce projet ambitieux débute en 1681, mais se limite à une seule aile implantée perpendiculairement à la rue. En 1766, le projet initial est simplifié par l'architecte l'islois Jean-Ange Brun qui élève un nouveau corps de bâtiment en bordure de la Sorgue. La chapelle néo-romane, édifiée vers 1850 dans une cour par l'architecte départemental Joffroy, marque l'achèvement des travaux.
En 1758, la Charité accueillait 126 pensionnaires (dont 72 enfants), placés dans les fabriques locales. De la fin du XVIIIe siècle à la fin du siècle suivant, les sœurs hospitalières assurèrent la direction de l'établissement. La Charité fut désaffectée en 1910.
Le centre d'art Campredon :
A L'Isle-sur-la-Sorgue, de nombreuses demeures aristocratiques sont construites ou réaménagées entre 1690 et 1780, selon les goûts de l'époque (hôtels de Palerme, de Ganges, de Ricci, de Clermont-Lodève, etc.).
L'hôtel Donadeï de Campredon fut édifié dans la seconde moitié du XVIIIe siècle pour Charles Joseph de Campredon, issu d'une grande famille de propriétaires terriens, présente à L'Isle depuis le XIVe siècle. Le projet fut conçu par l'architecte l'islois, Esprit-Joseph Brun, qui élabora un hôtel particulier sur un plan en "L", avec une remarquable façade ordonnancée sur la rue principale. Les deux façades intérieures furent élaborées de façon plus simple afin de donner plus d'ampleur à un jardin magnifié par trois fontaines ou nymphées.
Le vestibule d'entrée ouvre sur un grand escalier à trois volées suspendues, avec rampe en fer forgé, permettant l'accès aux salons en enfilade du premier étage, décorés de sobres gypseries.
L'hôtel de Campredon, acquis par la ville de L'Isle en 1978, est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Il accueille un centre d'art depuis 1984.
L'Hôtel-Dieu
A la fin du XIVe siècle, les différents hôpitaux de L'Isle-sur-la-Sorgue furent réunis à l'Hôpital Vieux ou des Franciscains. En 1685, il fut transféré dans un lieu comprenant une maison avec jardin vendue par un aristocrate, Monsieur de Vaucluse, et un jardin et sa petite maison achetés à l'un des recteurs de l'hôpital, Laurent Autier. Malgré un premier agrandissement décidé en 1713, l'espace de cet Hôtel-Dieu, qui avait été confié dès avant sa construction aux sœurs de la congrégation de Saint-Joseph, devint vite insuffisant. Dans les années 1740, la réalisation des plans du nouvel hôpital fut donnée à Jean-Baptiste Franque, appuyé par l'entrepreneur local Esprit Brun et ses fils, Jean-Ange et Esprit-Joseph, tous deux architectes. L'achèvement des travaux intervint en 1781-1782 avec la décoration de la chapelle.
La cour d'entrée est accessible par un remarquable portail daté de 1762 et surmonté d'une ferronnerie portant les armes de l'abbé de Sade, bienfaiteur de l'établissement. Le bâtiment se développe sur quatre ailes selon un plan en "h". C'est au rez-de-chaussée que se situent les parties les plus notables de l'hôpital : le hall d'entrée et son escalier majestueux, la pharmacie et la chapelle, abondamment décorée de gypseries de style Louis XVI. D'anciens jardins d'agrément et de subsistance entourent les bâtiments classés ou inscrits au titre des Monuments Historiques. Le jardin ouest possède une fontaine monumentale - ou nymphée -, dessinée par Jean-Ange Brun en 1768.
L'Hôtel-Dieu, qui connut plusieurs extensions aux XIXe et XXe siècles, est aujourd'hui l'Hôpital local de L'Isle. L'aile méridionale qui abritait les religieuses était associée au jardin de la communauté. Ce lieu et ses locaux, appelés "la Congrégation", sont actuellement affectés à la Direction du Patrimoine de la Ville.
Le château Char :
Emile Char, industriel et maire de L'Isle-sur-la-Sorgue, fit construire en 1894 une grande maison bourgeoise dans le quartier des Névons. Cette vaste demeure, au style éclectique caractéristique de la fin du XIXe siècle, était autrefois entourée d'un grand parc. On retrouve cette architecture de "capitaine d'industrie" dans d'autres "châteaux" aux abords du centre-ville (ceux des Dumas, Saint-Hubert, Reboul, Giraud).
La maison familiale des Névons, la Sorgue et les quartiers de L'Isle bercèrent l'enfance du poète René Char (1907-1990). Il partagea sa vie entre sa ville natale et Paris où son adhésion au mouvement surréaliste le propulsa dans le cercle des auteurs parisiens. La Seconde Guerre mondiale le maintint dans la région et il entra dans la résistance sous le pseudonyme de "Capitaine Alexandre", à Céreste. Il écrivit pendant ces années Seuls demeurent et les Feuillets d'Hypnos, publiés une fois la paix revenue.
Non sans regret, les Char vendirent "le château" des Névons en 1955 et une cité HLM prit la place du parc, inspirant à René Char son poème "Deuil des Névons".
La Manufacture Brun de Vian-Tiran :
L'industrie textile est une spécialité de L'Isle-sur-la-Sorgue depuis le Moyen Âge. De grandes familles s'y sont investies et ont participé à construire l'identité de la ville. Cette industrie continue à vivre aujourd'hui, portée par la manufacture Brun de Vian-Tiran. L'aventure commence en 1808 quand Charles Tiran et son gendre, Laurent Vian, installent leur moulin à foulon sur la Sorgue. En 1879, après son mariage avec l'héritière Vian-Tiran, Emile Brun prend en main les activités de la manufacture et y attache son patronyme, ce qui lui donne son nom actuel : Brun de Vian-Tiran.
La même famille transmet l'entreprise depuis huit générations, chacune apportant son génie aux arts de la laine pour enrichir les savoir-faire et perpétuer l'activité. L'entreprise Brun de Vian-Tiran est non seulement une histoire de famille d'industriels, mais aussi celle des fileurs et des fileuses, des tisseurs et des tisseuses, des foulonniers et des garnisseurs qui ont œuvré sur leurs métiers, une histoire dans laquelle les femmes ont joué un rôle précieux.
La production de la manufacture Brun de Vian-Tiran s'étend aux fibres nobles : cachemire, chameau, alpaga, mohair, soie… Elle s'appuie sur la technologie moderne, mais reste profondément attachée à la plus respectueuse tradition lainière.
Patrimoine industriel :
Depuis une époque reculée, les eaux de la Sorgue, abondantes et régulières, ont fourni la force motrice nécessaire à l'artisanat et à l'industrie. Les roues à aubes avaient permis l'installation de moulins à blé dès le XIIe siècle, puis la création d'ateliers pour traiter la laine et la soie.
Les roues pittoresques qui subsistent aujourd'hui pour donner son cachet particulier à L'Isle, témoignent mal des soixante-deux qu'on dénombrait au XIXe siècle et de l'intense activité qui régnait alors : Tandis que la soie engendrait de nouvelles fortunes, L'Isle devenait le principal centre lainier du département.
Les pénitents sont généralement des laïcs décidés à se consacrer publiquement au culte catholique, à travers la prière et la charité notamment. Ils portent une tenue d'une couleur spécifique à laquelle ils doivent leur nom. Regroupés en confrérie, ils sont placés sous l'autorité de l'évêque. Il existait à L'Isle-sur-la-Sorgue quatre confréries de pénitents : les blancs, les bleus, les noirs et les verts.
Les pénitents blancs sont présents à L'Isle depuis la première moitié du XVIe siècle. D'abord installés dans le couvent des Franciscains, situé hors les murs, ils rentrent en ville lors du transfert de ce dernier en 1562. Établis peu après dans la collégiale, ils possédaient une chapelle qui fut détruite lors de la construction du sextier. Leur nouvelle chapelle, édifiée juste à côté par l'architecte l'islois Esprit-Joseph Brun, aura une existence très brève. En effet, achevée en 1778, elle fut vendue à la Révolution.
La reconstitution de la confrérie sous la Restauration nécessita la construction d'une nouvelle chapelle, terminée avant 1820. Cette chapelle néo-classique, aujourd'hui privée, abrite encore un très beau plafond en décor de plâtre. Le programme architectural développé est empreint des traditions du XVIIIe siècle comtadin de par son plan, sa façade principale et le décor d'un grand plafond orné de gypseries et de staffs. Certains éléments du plafond et de la façade témoignent cependant d'une nouvelle ère dans la création locale.
La chapelle des Pénitents bleus :
Initialement installée au couvent des Franciscains vers 1565, la confrérie des pénitents bleus de L'Isle décide de construire une nouvelle chapelle à l'angle des rues Saint-Honoré et de l'Arquet. Édifiée entre 1761 et 1768 par l'architecte l'islois Esprit-Joseph Brun - ou par son frère Jean-Ange Brun -, elle est un témoin majeur de l'architecture religieuse de la seconde moitié du XVIIIe siècle. La chapelle fut vendue à la Révolution et la confrérie fut dissoute. Au XIXe siècle, la chapelle accueillit la congrégation des Hommes. Elle fut sécularisée dans les années 1970.
Malmenée par des réaménagements disgracieux au cours des années 1970-1980, cette chapelle possède encore une remarquable façade classique à pans inclinés et une grande partie de son plafond d'origine en gypserie. Celui-ci est représentatif des arts décoratifs religieux comtadins du milieu du XVIIIe siècle de par sa sobriété et l'utilisation ponctuelle de motifs en haut-relief réalisés en plâtre peint (gloire rehaussée d'angelots, cartouches, etc.).
La tour des consuls et les bâtiments associés :
L'îlot de la Tour d'Argent concentre toute l'histoire de la ville. Il intègre en effet dans son périmètre une juxtaposition de bâtiments représentatifs de l'architecture civile locale sur une très large période (XIIe-XIXe siècles). Plusieurs études archéologiques ont déjà révélé un exceptionnel ensemble de constructions dont l'élément majeur est constitué par une remarquable tour construite par des consuls de la ville à la fin du XIIe siècle et couverte d'une magnifique coupole romane (classée au titre des Monuments Historiques en 2012). D'autres constructions aristocratiques médiévales (tours, maisons fortes, logis, etc.) ont été identifiées sur ce site. Parmi les éléments les plus notables situés aux abords de la tour figurent un bâtiment résidentiel des XIVe et XVe siècles, un plafond décoré en plâtre daté du XVe siècle (inscrit au titre des Monuments Historiques en 2012), des corps de bâtiment d'un hôtel particulier gothique (hôtel de Brancas-Villars) et plusieurs constructions du XVIIIe siècle (hôtel d'Oiselay).
Au XVIIe siècle, une auberge, dite de "La Tour d'Argent", s'installe dans une partie de ces bâtiments. Dès la fin du XIXe siècle, cet îlot propose des espaces de loisirs chers aux habitants, tels que le Café de l'Avenir, un théâtre à l'italienne transformé après-guerre en dancing (Lido) et en cinéma (Cinévog).
La collégiale Notre-Dame-des-Anges :
En 1212, l'évêque de Cavaillon fonda à L'Isle-sur-la-Sorgue une collégiale sous le vocable de Notre-Dame-des-Anges, probablement pour contrecarrer les pouvoirs du consulat. Il ne reste aucune trace de cet édifice qui devait être l'une des premières réalisations gothiques régionales.
Dès la fin du XVe siècle, le chapitre décide de reconstruire la totalité de l'édifice. Le chantier débute par la partie orientale de l'église et adopte un style gothique méridional, en vogue dans la région comtadine depuis le XIVe siècle : chevet bas, de plan polygonal avec des contreforts rayonnants, et un puissant clocher latéral. Celui-ci est achevé vers 1538 et marque une évolution stylistique du gothique flamboyant vers le style Renaissance.
La plus grande partie de la nef est réédifiée entre 1645 et 1675 sur les plans de l'architecte avignonnais, François Royers de la Valfenière. L'architecture extérieure austère, influencée par le style jésuite, contraste avec l'ostentation de ses décors intérieurs. La large nef voûtée est bordée de chaque côté par un réseau de six chapelles latérales, surmontées par des galeries de circulation protégées par des balustrades. Ce plan est particulièrement adapté à la religiosité de cette période de Contre-Réforme catholique : une grande nef pour l'accueil des fidèles et la prédication, ainsi que des chapelles confinées pour abriter des confréries. De nombreux artistes de la région, comme Mignard, Vial, Péru ou Parrocel, ont participé à la qualité et à l'abondance de la décoration de l'édifice.
La Charité :
La Maison de la Charité avait pour vocation d'offrir un refuge aux mendiants non seulement pour les loger, les nourrir et les entretenir, mais aussi pour lutter contre les vols et pour les délivrer de leur condition en leur apprenant un métier. A la fin du XVIIe siècle, la ville confie les plans de la Charité à l'architecte avignonnais, Pierre Mignard. Il doit construire un vaste ensemble à quatre corps de bâtiment avec deux grandes cours sur l'emplacement d'une maison et d'un terrain légués par Jean de Favier, chevalier de l'ordre du pape et homme d'armes de la compagnie du comte de Suze. La réalisation de ce projet ambitieux débute en 1681, mais se limite à une seule aile implantée perpendiculairement à la rue. En 1766, le projet initial est simplifié par l'architecte l'islois Jean-Ange Brun qui élève un nouveau corps de bâtiment en bordure de la Sorgue. La chapelle néo-romane, édifiée vers 1850 dans une cour par l'architecte départemental Joffroy, marque l'achèvement des travaux.
En 1758, la Charité accueillait 126 pensionnaires (dont 72 enfants), placés dans les fabriques locales. De la fin du XVIIIe siècle à la fin du siècle suivant, les sœurs hospitalières assurèrent la direction de l'établissement. La Charité fut désaffectée en 1910.
Le centre d'art Campredon :
A L'Isle-sur-la-Sorgue, de nombreuses demeures aristocratiques sont construites ou réaménagées entre 1690 et 1780, selon les goûts de l'époque (hôtels de Palerme, de Ganges, de Ricci, de Clermont-Lodève, etc.).
L'hôtel Donadeï de Campredon fut édifié dans la seconde moitié du XVIIIe siècle pour Charles Joseph de Campredon, issu d'une grande famille de propriétaires terriens, présente à L'Isle depuis le XIVe siècle. Le projet fut conçu par l'architecte l'islois, Esprit-Joseph Brun, qui élabora un hôtel particulier sur un plan en "L", avec une remarquable façade ordonnancée sur la rue principale. Les deux façades intérieures furent élaborées de façon plus simple afin de donner plus d'ampleur à un jardin magnifié par trois fontaines ou nymphées.
Le vestibule d'entrée ouvre sur un grand escalier à trois volées suspendues, avec rampe en fer forgé, permettant l'accès aux salons en enfilade du premier étage, décorés de sobres gypseries.
L'hôtel de Campredon, acquis par la ville de L'Isle en 1978, est inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. Il accueille un centre d'art depuis 1984.
L'Hôtel-Dieu
A la fin du XIVe siècle, les différents hôpitaux de L'Isle-sur-la-Sorgue furent réunis à l'Hôpital Vieux ou des Franciscains. En 1685, il fut transféré dans un lieu comprenant une maison avec jardin vendue par un aristocrate, Monsieur de Vaucluse, et un jardin et sa petite maison achetés à l'un des recteurs de l'hôpital, Laurent Autier. Malgré un premier agrandissement décidé en 1713, l'espace de cet Hôtel-Dieu, qui avait été confié dès avant sa construction aux sœurs de la congrégation de Saint-Joseph, devint vite insuffisant. Dans les années 1740, la réalisation des plans du nouvel hôpital fut donnée à Jean-Baptiste Franque, appuyé par l'entrepreneur local Esprit Brun et ses fils, Jean-Ange et Esprit-Joseph, tous deux architectes. L'achèvement des travaux intervint en 1781-1782 avec la décoration de la chapelle.
La cour d'entrée est accessible par un remarquable portail daté de 1762 et surmonté d'une ferronnerie portant les armes de l'abbé de Sade, bienfaiteur de l'établissement. Le bâtiment se développe sur quatre ailes selon un plan en "h". C'est au rez-de-chaussée que se situent les parties les plus notables de l'hôpital : le hall d'entrée et son escalier majestueux, la pharmacie et la chapelle, abondamment décorée de gypseries de style Louis XVI. D'anciens jardins d'agrément et de subsistance entourent les bâtiments classés ou inscrits au titre des Monuments Historiques. Le jardin ouest possède une fontaine monumentale - ou nymphée -, dessinée par Jean-Ange Brun en 1768.
L'Hôtel-Dieu, qui connut plusieurs extensions aux XIXe et XXe siècles, est aujourd'hui l'Hôpital local de L'Isle. L'aile méridionale qui abritait les religieuses était associée au jardin de la communauté. Ce lieu et ses locaux, appelés "la Congrégation", sont actuellement affectés à la Direction du Patrimoine de la Ville.
Le château Char :
Emile Char, industriel et maire de L'Isle-sur-la-Sorgue, fit construire en 1894 une grande maison bourgeoise dans le quartier des Névons. Cette vaste demeure, au style éclectique caractéristique de la fin du XIXe siècle, était autrefois entourée d'un grand parc. On retrouve cette architecture de "capitaine d'industrie" dans d'autres "châteaux" aux abords du centre-ville (ceux des Dumas, Saint-Hubert, Reboul, Giraud).
La maison familiale des Névons, la Sorgue et les quartiers de L'Isle bercèrent l'enfance du poète René Char (1907-1990). Il partagea sa vie entre sa ville natale et Paris où son adhésion au mouvement surréaliste le propulsa dans le cercle des auteurs parisiens. La Seconde Guerre mondiale le maintint dans la région et il entra dans la résistance sous le pseudonyme de "Capitaine Alexandre", à Céreste. Il écrivit pendant ces années Seuls demeurent et les Feuillets d'Hypnos, publiés une fois la paix revenue.
Non sans regret, les Char vendirent "le château" des Névons en 1955 et une cité HLM prit la place du parc, inspirant à René Char son poème "Deuil des Névons".
La Manufacture Brun de Vian-Tiran :
L'industrie textile est une spécialité de L'Isle-sur-la-Sorgue depuis le Moyen Âge. De grandes familles s'y sont investies et ont participé à construire l'identité de la ville. Cette industrie continue à vivre aujourd'hui, portée par la manufacture Brun de Vian-Tiran. L'aventure commence en 1808 quand Charles Tiran et son gendre, Laurent Vian, installent leur moulin à foulon sur la Sorgue. En 1879, après son mariage avec l'héritière Vian-Tiran, Emile Brun prend en main les activités de la manufacture et y attache son patronyme, ce qui lui donne son nom actuel : Brun de Vian-Tiran.
La même famille transmet l'entreprise depuis huit générations, chacune apportant son génie aux arts de la laine pour enrichir les savoir-faire et perpétuer l'activité. L'entreprise Brun de Vian-Tiran est non seulement une histoire de famille d'industriels, mais aussi celle des fileurs et des fileuses, des tisseurs et des tisseuses, des foulonniers et des garnisseurs qui ont œuvré sur leurs métiers, une histoire dans laquelle les femmes ont joué un rôle précieux.
La production de la manufacture Brun de Vian-Tiran s'étend aux fibres nobles : cachemire, chameau, alpaga, mohair, soie… Elle s'appuie sur la technologie moderne, mais reste profondément attachée à la plus respectueuse tradition lainière.
Patrimoine industriel :
Depuis une époque reculée, les eaux de la Sorgue, abondantes et régulières, ont fourni la force motrice nécessaire à l'artisanat et à l'industrie. Les roues à aubes avaient permis l'installation de moulins à blé dès le XIIe siècle, puis la création d'ateliers pour traiter la laine et la soie.
Les roues pittoresques qui subsistent aujourd'hui pour donner son cachet particulier à L'Isle, témoignent mal des soixante-deux qu'on dénombrait au XIXe siècle et de l'intense activité qui régnait alors : Tandis que la soie engendrait de nouvelles fortunes, L'Isle devenait le principal centre lainier du département.
Source : https://www.france-voyage.com/tourisme/isle-sorgue-810.htm
Office du tourisme : http://www.oti-delasorgue.fr/